
Même si le CAP esthétique peut ouvrir la voie à différents emplois dans le domaine de la beauté, la plupart de ses titulaires exercent en tant qu’esthéticiennes, que ce soit dans un institut, en centre spécialisé (balnéo, thalasso…) ou à domicile.
Les salaires minima de l’esthéticienne et donc d’une titulaire du CAP Esthétique relèvent de la convention collective nationale de l’esthétique-cosmétique de la CNAIB. A l’heure actuelle, le salaire brut d’une esthéticienne titulaire du CAP d’esthétique-cosmétique est très précisément fixé à 1 447 € ; si elle possède trois années d’expérience professionnelle e qu’elle a suivi une formation en soins corps d’au moins 216 heures équivalente au programme BP ou bac pro, le salaire est de 1 459 €.

Quelles sont les conditions de travail d’une esthéticienne? Il faut savoir avant tout qu’une certaine mobilité est nécessaire, les offres étant nettement plus nombreuses en zone urbaine qu’en zone rurale où elles sont souvent à temps partiel. Celles qui s’orientent vers la thalassothérapie doivent également tenir compe du fait qu’il s’agit majoritairement d’emplois saisonniers.
L’esthéticienne est debout quasiment en permanence, ce qui signifie incompatibilité avec les troubles circulatoires et les problèmes de dos. Une exception toutefois : la manucure ou la styliste ongulaire qui est assise toute la journée, penchée sur les mains des clientes ; cela peut générer des problèmes au niveau des lombaires et des épaules. Le contact avec des produits très variés peut parfois occasionner des allergies.
Elle peut être amenée à gérer plusieurs clientes à la fois, surtout si elle est seule en fonction : répondre au téléphone ou s’occuper d’une vente alors qu’elle est en pleine réalisation d’un soin demande une grande réactivité et de l’organisation. Il existe également la face cachée de la profession qui nécessite une certaine souplesse quant aux horaires : l’entretien des locaux. Le domaine de la cosmétique exige une hygiène impeccable, ce qui se traduit par un nettoyage minutieux des cabines et du matériel.
Une amabilité sans faille est de rigueur, alliée au tact et à la discrétion : respecter le silence de la cliente qui souhaite le calme, discuter avec celle qui s’épanche… Il faut savoir parler de tout et de rien et faire preuve d’un grand sens de l’écoue.
A/Les fonctions de l’esthéticienne
1) Les soins
Les soins du visage sont souvent, avec l’épilation, l’activité principale : nettoyage, gommage, masque, maquillage. Quand elle a suivi une formation complémentaire, la titulaire du CAP esthétique peut également effectuer des soins du corps : enveloppements, séances UV, modelages…
L’esthéticienne doit s’adapter à chaque cliente en fonction de son âge et son type de peau tout en tenant compte de ses avis. Elle doit donc connaître parfaitement tous ses produits et leur mode d’application. Ses connaissances sur les muscles, les os et la peau lui permetttent d’intervenir efficacement à tous les niveaux.
2) Les conseils
L’esthéticienne est amenée à prodiguer des conseils à la clientèle, tant sur les produits à utiliser que sur les soins à pratiquer à la maison. Le domaine de la cosmétique évolue très vite et voit la création régulière de nouveaux produits. La professionnelle de l’esthétique doit donc se tenir perpétuellement au courant de toutes les nouveautés : composition, action, mode d’application, contre-indications.
Les méthodes évoluent également, raison pour laquelle l’ehéticienne doit suivre régulièrement des stages de mise à niveau lui permettant d’acquérir les nouvelles techniques.
3) La vente
On considère que cette fonction représente environ 30% de l’activité d’un institut de beauté et elle relève du rôle commercial de l’esthéticienne : savoir argumenter à la fois pour convaincre la cliente d’acheter des produis et pour la fidéliser.
Les commandes et le réassortiment appartiennent aussi à cette fonction commerciale.
L’esthéticienne à domicile
Cette tendance se développe de plus en plus. L’esthéticienne travaille généralement sur un rayon d’environ 20 km et une grande souplesse d’horaires est indispensable : pour s’adapter à la clientèle, elle est parfois obligée de commencer très tôt ses journées et de finir tard le soir.
La partie soins est sensiblement identique en institut et à domicile, hormis le fait que l’esthéticienne utilise moins d’appareils. Elle effectue également des ventes d’après les échantillons qu’elle aura pris soin d’amener chez la cliente. En revanche elle es déchargée de la partie entretien des locaux, seul son matériel est à nettoyer.
L’autonomie et une bonne organisation de planning est indispensable dans le cas de l’esthéticienne à domicile.
Un cas à part : la socio-esthéticienne
La socio-esthéticienne dispense des soins eshétiques à un public bien particulier : personnes fragilisées par un problème physique (vieillesse, maladie, accident), psychique ou en détresse sociale (détention, chômage…). Elle exerce en milieu médical (hôpitaux, EHPAD, centres de rééducation…), médico-social et social (centres sociaux, missions locales, Centres de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie, maisons d’arrêt…).
Cette branche de la profession est accessible après deux années d’expérience professionnelle minimum suivant un CAP esthétique ainsi qu’une formation spécifique. Cette dernière est de 17 semaines non consécutives (602 heures).Le titre de socio-esthéticienne, enregistré au Regitre National des Certifications Professionnelles, s’obtient à l’issue de :
- plusieurs épreuves de validation des compétences pratiques au cours de la formation ;
- une journée d’examen (7h) comprenant un contrôle écrit des connaissances théoriques et la soutenance des rapports de stage (médical et social).
Le salaire varie selon la structure. Pour une débutante il se situe au niveau du Smic ou légèrement au-dessus ; dans la fonction publique hospitalière, il est identique à celui d’une aide-soignante.
Cette profession, très riche humainement, nécessite beaucoup d’empathie tout en conservant une distance évitant de s’impliquer personnellement auprès de cas difficiles.